Hello chers lecteurs ! Pour ce premier entretien de l’agence Singularity, je vous emmène à la rencontre de Duval Moukoueri, un jeune congolais, écrivain, qui étudie en France.
Bonjour Duval, comment vas-tu?
Bonjour à toi et à tous vos lecteurs, je vais bien, merci. J’espère toi aussi.
Parle nous de toi…
Parler de moi ? C’est un exercice que je n’aime pas beaucoup peut-être parce que je n’y suis pas doué. Disons simplement que Duval MOUKOUERI, est un Congolais, écrivain, poète, dramaturge et romancier né en république du Congo. Ingénieur Réseau Télécoms et Cybersécurité en alternance chez SFR une multinationale française aujourd’hui désigné comme le deuxième plus grand opérateur en France d’après le classement de l’ARCEP. Diplômé d’une Licence Professionnelle en Génie Informatique parcours Analyste Système, Réseaux Télécoms, Cloud et Sécurité des Systèmes d’informations obtenu à l’Institut National Supérieur des Technologies Avancées (INSTA) France et Sorbonne Université, je réside aujourd’hui entre Paris et Londres où je poursuis mes études en fin de cycle Ingénieur Sciences et Technologies, Mention Ingénierie Informatique, Parcours Réseaux Télécoms et Intelligence Artificielle (RES) et en ERASMUS un MSC 2 Double Degree à Oxford University au nord-ouest de Londres en Royaume-Uni.
D’où t’es venue l’idée d’écrire?
L’écriture pour moi ça remonte à loin : j’ai toujours adoré lire, quand j’étais môme je lisais tout le temps et j’ai commencé à écrire vers 10-11 ans, ensuite révolté par l’image que la société me renvoyait quotidiennement je me suis mis à écrire pour dénoncer et conscientiser. Chaque image dégage une émotion. A qui sait bien observer, chaque image parle. Cette émotion que je tente de retranscrire quand j’écris.
J’aime écrire. Et partout où deux ou trois phrases se réunissent, je veux être là.
Partages tu l’avis selon lequel il faut avoir beaucoup lu pour pouvoir écrire ?
C’est au bout de la vieille corde qu’on tisse la nouvelle. Pour savoir écrire il faut avoir lu, et pour savoir lire il faut vivre, lire pour se forger non seulement une culture littéraire, mais aussi pour apprendre de tout. L’écriture étant une entreprise solitaire, elle peut être décourageante. Lire ne suffit pas pour écrire il faudrait aussi que cela vienne de quelque chose (une passion, une émotion, un modèle, une cause…). Il faut, par exemple, avoir un modèle ou deux qui peuvent vous tenir la main et vous rappeler l’impact des mots lorsqu’ils sont utilisés par un véritable artiste. Cela ne signifie pas que le grand écrivain en haut de votre liste de favoris devrait être adopté sous forme d’icône infaillible.
Par ailleurs on se poserait bien aussi la question suivante : lire plus permet-t-il vraiment de s’améliorer et devenir écrivain ou encore auteur ? Si c’était vrai, les professeurs de lettres et les critiques littéraires devraient être les meilleurs écrivains du monde… Il y a sûrement un autre facteur.
En cinq mots, comment définis-tu l’orientation littéraire que tu donnes à ta plume ?
Révolte, reconquête, nègre, origine, mutation.
De 2017 à aujourd’hui, je dirais trois livres à mon actif sans tenir compte des publications et anthologies où je suis coauteur. On peut donc citer :
1- « La croix de mon continent » publié en 2017 aux éditions renaissances africaines;
2- « Mémoires de Lucy » publié en 2018 aux éditions le lys bleu France;
3- « Là-bas si j’y suis » publié en 2019 aux éditions le lys bleu France.
Grâce à l’ensemble de ces œuvres j’ai été lauréat de plusieurs prix littéraires : du concours d’art oratoire « le maître du verbe » en 2017, de « la saison des lettres congolaises » catégorie nouvelle 2019 et du prix spécial « les belles lettres normandes » France 2020, finaliste du prix « Les Sanzas de Mfoa CONGO par mon roman Mémoires de Lucy» 2020.
Dans ton roman Mémoires de Lucy, le combat d’une vie, que soutiens-tu comme assertion ?
On peut le lire comme une reconquête ou encore un guet-apens, un puit où remonter à la source de ce qui fait la vie. Mais aussi, un partage d’émotions, des états d’âme qui peuvent être communs à beaucoup d’entre nous; une guérison qui prend sens par les mots que la poésie introduit bien plus loin que la simple conscience de ce qui l’a créée.
Que représente la poésie pour toi?
La poésie est pour moi, avec l’intuition que j’en ai, la plus pure et la plus riche des littératures. Je dirai même qu’elle contient tous les arts : on peint avec les mots, on sculpte les mots, on fait de la musique avec les mots ! C’est une rythmique qui fait appel, non seulement à notre esprit, mais aussi et surtout à notre âme, cette partie qui peut être considérée comme notre inconscient dont on n’a pas forcément accès. La poésie donne du rêve, laisse échapper les sons de l’univers, nous rapproche de l’immatériel et permet une connexion profonde à soi-même, aux autres, au monde qui nous entoure. Elle est la résultante de ce que nous sommes, en tant qu’êtres humains, gravitant entre le rêve et la réalité !
Du roman à la poésie, quel parallélisme?
Je me définis comme un Humain à tout faire, de la vie aux vœux, nous sommes une constellation de terre, d’air, et d’eau donc un mélange de tout. C’est pourquoi, j’honore ma muse. Je laisse venir à moi, spontanément ce qu’elle a à me dire et je ne la corrige jamais pour ne pas en soustraire son authenticité. L’identité de la poésie, c’est avant tout la nature ! Parce que la poésie, c’est un souffle qui nous est donné ! J’aime autant l’infiniment grand que l’infiniment petit ! Rêver avec la lune, profiter des levers et couchers du soleil, percevoir la lumière au travers des étoiles, m’émerveiller des couleurs de l’arc-en-ciel, mais aussi entendre le son pur de l’oiseau, découvrir ce qui est caché tout au fond d’une fleur, dire le beau, le grand, la couleur !
Partir loin de son pays pourrait inspirer davantage l’auteur que tu es quant à l’écart de la réalité sociale ?
Bien évidement que oui, la vie est un apprentissage qui ne finit jamais. Chaque jour que Dieu fait est pour moi une occasion d’apprendre, je me considère comme un éternel apprentis sur le sentier de l’existence et de l’émotion. J’apprends et je m’inspire de tout. Depuis mon arrivée en France, quatre ans aujourd’hui, je travaille sur un roman en symbiose avec un grand éditeur de la place pour une parution en Mi-Aout 2023.
Merci beaucoup Duval. L’agence Singularity te souhaite plus de créativité et de courage dans tes projets de production littéraire! Nous serons ravis de lire votre prochain roman.
Propos recueillis par Juvénale OBILI.